Test de RP (McKay)

Trois heures. Cela faisait trois heures qu’ils étaient sur P5M-797 – aussi appelée Lacerta – et autant de temps que l’équipe parlait de choses et d’autres avec Maverick, le Conseillé du village. Ou plutôt, Sheppard et Teyla discutaient avec Maverick pendant que Ronon, lui, montrait aux enfants des villageois comment il faisait pour se battre, et Jennifer apprenait les techniques médicales de la planète. Comment ? A quoi était donc occupé le Grand, le Seul, l’Unique Dr Rodney McKay ? Eh bien il mettait tout son potentiel et toute son énergie dans des plaintes. En effet, depuis trois heures il avait largement eu le temps de faire le tour du village et des environs à la recherche d’une nouvelle technologie avec laquelle il aurait pu s’amuser, mais, le seul objet le plus avancé technologiquement qu’il avait réussi à dénicher était le fait qu’il y ait l’eau courante et l’électricité sur Lacerta. Il y avait de quoi commencer à s’impatienter, vous en conviendrez. De plus, il commençait à avoir faim. Rodney était donc en train de tourner en rond à l’extérieur de la maison qui abritait Sheppard, Teyla et leur charmant hôte, tout en pestant contre ces planètes en manque de technologie. C’est vrai ça ! Ils étaient dans la Galaxie de Pégase ! La Galaxie où avaient vécu les Atlantes, il devrait pourtant y avoir plus de planètes à la technologie très avancée… Il fallait croire que ce que pensait le meilleur scientifique de la Voie Lactée était loin d’être la réalité. N’y tenant plus, Rodney arrêta ses vas-et-viens et poussa un profond soupire. Une fois de plus.

Ronon ! Ronon ! appela le scientifique à l’intention du Satedien.

Mais le guerrier semblait trop pris par sa séance d’apprentissage du combat au corps à corps pour daigner répondre à McKay, ce qui exaspéra encore plus ce dernier. Ronchon, comme bien souvent dans une telle situation, le scientifique alla trouver le banc le plus près et s’assit dans un geste énervé, posant ses coudes sur ses genoux et se tenant la tête avec les mains. Boudeur, il l’avait toujours été. Surtout quand quelqu’un lui volait une de ses nombreuses théories, ou qu’il n’était pas pris au sérieux. Ce qui était, il fallait l’avouer, bien trop souvent le cas. La plupart de ses confrères ne le croyaient pas lorsqu’il accusait une tierce personne de plagiat. Tout ça pour une seule raison ; le fait d’être dans une autre Galaxie, à chasser des extraterrestre, l’empêchait de pouvoir publier des articles sur son Génie. Ah, si le projet « Porte des Etoiles » ne devait pas rester secret, cela ferait bien longtemps que ses confrères se seraient agenouillés devant son intelligence. Ah ça, c’est certain ! Malheureusement pour Rodney, le projet « Stargate » n’était pas près d’être révélé au grand public et il ne pourrait montrer au monde des scientifiques qu’il était bel et bien le Génie qu’il prétendait être.

Ce ne fut que lorsqu’il y eut un mouvement sur se droite que le Grand Dr Rodney McKay cessa de visualiser tous ses rivaux – notamment Malcolm Tunney – agenouillés devant lui, en train de tenter de se faire pardonner pour les vols de ses théories. Tournant la tête, les yeux argenté du savant se posèrent sur le Dr Keller. Celle-ci avait un léger sourire qui flottait sur ses douces lèvres roses. Un de ces sourires qu’elle avait l’habitude de faire quand elle savait que Rodney n’était pas d’humeur à la parlote. Précisément comme ce jour-là.

Avant que tu ne dises quoique ce soit, je sais que mon attitude est négative. Elle l’a toujours été, d’une certaine manière, mais crois-moi, je suis vraiment au maximum de ma politesse destinée aux peuples à qui nous rendons visite. Si encore il y avait quelques technologies avancées de façon à ce que j’ai quelques trucs à bidouiller, ou manipuler, ou juste analyser. Mais non ! Rien ! Niette ! Nada ! Alors oui, ça me rend forcément un peu grognon, et je sais que je ne suis pas facile à gérer lorsque je suis dans un tel état, mais je n’y peux rien ! En plus de ça, je commence à avoir faim, et la seule nourriture que ces habitants m’ont proposée sont des agrumes. Or, je suis mortellement allergique aux agrumes ! Certes, je le suis surtout s’il s’agit de citron, et Sheppard ne leur a pas encore donné la brillante idée de m’en proposer, mais tout de même ! Déjà qu’ils sont d’un ennui incroyab…

Il ne put terminer sa phrase ; Jennifer avait posé un doigt sur sa lèvre, lui montrant ainsi qu’il en avait assez dit. Dans un silence presque total, elle glissa sa fine main dans la sienne. Elle avait toujours sut que ce geste avait un pouvoir plutôt instantané sur le scientifique de renom. D’ailleurs, ça avait, une fois de plus, fait son effet ; Rodney avait cessé de se plaindre et un coin de sa bouche s’était légèrement relevé en un sourire. Toute sa vie, il avait été rejeté par son entourage ; ses deux parents se disputaient assez souvent, et le jeune enfant qu’il était à l’époque avait toujours pensé que c’était de sa faute, ce qui faisait de lui un jeune garçon solitaire qui ne parlait pas plus à sa sœur qu’à ses camarades de classe ; leur niveau intellectuel était bien loin d’égaler le sien. Si on rajoutait à cela le fait que son génie lui avait permit de sauter des classes et d’avoir ainsi plusieurs années d’avance ce qui rendait tous ses camarades jaloux, son taux de sociabilité avait baissé en flèche. A l’époque, il avait crut trouver refuge dans la musique, et plus précisément, dans le piano. Jusqu’à ce que son prof lui avoue qu’il était trop mauvais pour pouvoir continuer dans cette voie-là, et la science était alors devenu son paradis. Ce qui n’avait fait qu’empirer les choses sur sa sociabilité ; très vite, il avait prit de haut ses professeurs –quoi ? Eux aussi, n’atteignaient pas son niveau d’intelligence et ne lui apprenaient pas plus de chose qu’un St Bernard – en plus de ses camarades et avait finit par se faire recruter dans le projet « Stargate ». Comme ce projet était classé Secret Défense, le vide qu’il avait crée autour de lui était allé en s’élargissant et voilà qu’il considérait à présent l’équipe d’Atlantis comme son unique famille. Tout ceci pour dire – oui, l’intelligence remarquable du Dr McKay lui permettait de divaguer dans ses pensées sans jamais en perdre le fil – qu’il n’avait jamais été très doué pour ce qui était d’exprimer ses sentiments. A part la peur. Et l’arrogance. Pour faire court, les seuls sentiments qu’il laissait ressortir, c’étaient ses petits signes distinctifs qui le caractérisaient. Que serait le Grand Dr Rodney McKay s’il n’était insupportable, ronchon, arrogant, prétentieux et doté d’un égo qui n’a d’égal que son talent ?

Un son strident provenant du ciel l’arracha à ses pensées. Lâchant, par réflexe, la main de Jennifer, Rodney leva la tête, un air pas rassuré peint sur le visage. Ce qu’il vit fut loin de le tranquilliser ; un immense vaisseau survolait le village de P5M-797 et semblait faire une analyse complète de la planète en elle-même. Le regard devenant soudain éclairé par une lueur apeuré, le scientifique terrien se tourna vers le médecin de l’équipe qui semblait dans le même état d’insécurité que lui. C’était, d’un côté, réconfortant. Tout en étant extrêmement terrifiant. D’un geste, il tira Jennifer par le bras pour qu’ils aillent, ensemble, retrouver le reste de l’équipe. Ronon avait abandonné les enfants Lacertiens pour, lui aussi, retrouver Sheppard et Teyla, toujours accompagné par Maverick. Personne ne semblait comprendre ce qu’il se passait, ce qui n’avait rien de rassurant, et le vaisseau – qui n’était pas d’origine wraith, ni d’aucune race que Rodney connaissait – venait de terminer son analyse. Le souffle retenu, le scientifique attendait que quelque chose se passe. Au départ, il n’y eut rien. Puis, un bourdonnement sourd vint leur abasourdir les oreilles. Rodney plaqua ses mains contre ses tempes, et voulut crier en direction de Sheppard.

Sheppard, ce vaisseau ressemble beaucoup à celui que vous avez rencontré avec le Dédale dans un univers parallèle !

Le militaire lui répliqua quelque chose que Rodney ne saisit qu’à moitié et qu’il comprit comme étant un « Merci Rodney, je m’en étais aperçu ! » lancé d’un ton glacial. Le scientifique ne s’en formula pas et reprit de plus belle ;

S’il a put venir jusqu’ici, c’est sans doute due à une faille. Les dimensions parallèles ne peuvent pas communiquer si facilement, et comme ils viennent de la Galaxie de Pégase, ce n’est certainement pas une irruption solaire…

Il fut coupé dans ses explications qui devenaient savantes par un laser bleuté qui venait de traverser le village. La panique avait prit les villageois qui couraient dans tous les sens. Ce rayon les terrifiait. D’autant plus qu’il faisait exploser chaque personne qu’il touchait en des milliers de particules. Rodney était en proie à la terreur, mais tâchait de faire bonne figure. Le laser fit une nouvelle apparition, et se dirigea, cette fois-ci, vers l’équipe d’Atlantis. Teyla fut la première à subir le même sort que les Lacertiens, puis Sheppard, Ronon. Le rayon glissait sur le sol et, juste avant qu’il ne touche Rodney, le Génie lâcha son habituel « Oh non ». Le laser le toucha et il devint, lui aussi, des milliers de particules avant qu’elles ne disparaissent.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Rodney eu l’impression d’être en lévitation. Et cette impression fut confirmé lorsqu’il ré-atterrit brutalement sur le sol. Etonné d’être toujours en vie, le réflexe premier du terrien fut de tâtonner son corps, afin de vérifier qu’il ne lui manquait rien. Après, et seulement après, il regarda autour de lui. Son regard survola les silhouettes familières du reste de l’équipe qui semblait avoir reprit connaissance depuis déjà quelque temps. Difficilement, McKay se leva, marmonnant un « Pourquoi je suis le dernier à reprendre conscience ? ». Une fois remis de ses émotions, Rodney écarquilla les yeux ; tout ce qui l’entourait était encore une technologie nouvelle. Et surdéveloppée. Pour un peu, il en serait jaloux.

Le laser qui nous a menés dans ce vaisseau doit marcher comme la Porte des Etoiles. C’est vrai qu’en réfléchissant bien, on aurait dit le vortex. C’est sans doute pour cela que les Lacertiens, et nous-mêmes, d’ailleurs, avons été réduit en plusieurs milliers de particules. Comme la Porte. C’est fascinant ! C’est une technologie très avancée, jusqu’à aujourd’hui, nous ne savions même pas qu’il était possible de recréer…

Un bruit de machine derrière lui l’intima au silence et le raidit. Rodney fit volte-face avant de reculer pour venir se cacher entre les gros bras musclés de Ronon et la stature sûre de Sheppard. Non pas qu’il soit peureux, notre Grand scientifique, juste qu’il préférait lorsque des personnes compétentes étaient en première position ; ça lui permettait d’avoir le temps de trouver une solution pour les sortir de là…